Dans notre monde actuel, le plastique est omniprésent dans les objets du quotidien, les emballages et les pièces techniques. Ce matériau, issu de l’industrie pétrochimique, pollue à toutes les étapes, de l’extraction des matières premières jusqu’à sa mise au rebut.
Malgré les systèmes de gestion des déchets mis en place dans les pays développés, 13 millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans les océans. Le taux de recyclage du plastique en Europe n’est que de 30% et il est souvent nécessaire d’introduire du plastique neuf lors de la fabrication d’une nouvelle bouteille en plastique, par exemple, ce qui consomme beaucoup d’énergie.
Points à retenir :
- Les bioplastiques offrent une alternative écologique au plastique traditionnel, réduisant l’empreinte carbone lors de leur production.
- Malgré leur base végétale, les bioplastiques peuvent introduire d’autres polluants comme les pesticides et nécessitent souvent des solvants coûteux et polluants.
- La biodégradabilité et la compostabilité des bioplastiques sont soumises à des conditions spécifiques, limitant leur décomposition naturelle.
- Le manque de solutions de tri et de recyclage représente un défi pour l’intégration des bioplastiques dans le marché.
Sommaire
L’émergence des bioplastiques
Face à ces problèmes environnementaux, les bioplastiques font leur apparition dans l’industrie du meuble et des objets décoratifs. Les bioplastiques regroupent deux catégories de matériaux :
- Bioplastiques issus de ressources renouvelables
- Bioplastiques biodégradables
Le véritable atout écologique des bioplastiques réside principalement dans leur production, et non nécessairement tout au long de leur cycle de vie.

Production à base de plantes
Les bioplastiques à base de plantes sont fabriqués à partir de matières premières végétales, comme l’amidon de maïs, au lieu du pétrole, et sont renouvelables. Toutefois, une étude menée à l’Université de Pittsburgh montre que si les bioplastiques réduisent l’empreinte carbone lors de leur production, ils introduisent des quantités plus importantes d’autres polluants tels que les pesticides et les engrais dans l’environnement.
Des alternatives intéressantes
Il existe des plantes plus écologiques telles que le chanvre, qui après transformation permet d’obtenir un matériau cellulosique solide, dense, facilement moulable et léger. Des designers néerlandais ont également mis au point un plastique à base d’algues pour la fabrication d’objets du quotidien. Il est important de noter que la réglementation n’exige qu’un minimum de 30% de biomasse ; le reste peut provenir du pétrole.
D’autre part, la fabrication de bioplastiques nécessite souvent l’utilisation de solvants pour séparer les monomères utiles, ce qui est un processus coûteux et polluant.
Biodégradabilité et compostabilité des bioplastiques
La législation ne réglementant pas clairement le terme « biodégradable », il est difficile de s’y retrouver. Le processus de dégradation des plastiques diffère de celui de la dégradation ou de la biodégradation naturelle. Un véritable plastique biodégradable subit une oxo-fragmentation lors de sa dégradation. Les micro-particules se décomposent sous l’exposition à la lumière, mais ne seront pas assimilées par les microorganismes.
Certains plastiques sont considérés comme compostables, mais cela signifie qu’ils doivent être compostés dans des conditions spécifiques nécessitant des installations de compostage industriel équipées de contrôle de la température et de l’humidité, entre autres.
Les bioplastiques dans l’ameublement et la décoration
Plusieurs initiatives visent à intégrer les bioplastiques dans l’univers du design et du mobilier. Par exemple, le designer Jean Louis Iratzoki a présenté la première chaise en bioplastique, la Kuskoa Bi, fabriquée à partir de matières premières renouvelables combinées à des microorganismes pour former un matériau similaire aux plastiques traditionnels.

La marque Zuiver travaille également sur de nouvelles propositions, comme un bioplastique à base d’herbe d’éléphant pour une gamme de meubles conçus en collaboration avec APE Studio basé à Amsterdam. Zuiver développe aussi un bioplastique à base d’algues.
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Fin de vie des meubles en bioplastiques
En termes de recyclage et de gestion des déchets, il existe encore certaines limites aux bioplastiques. Par exemple, l’indication « totalement compostable » est parfois utilisée sans précision, ce qui pourrait encourager les gens à jeter ces produits directement dans la nature en pensant qu’ils se décomposeront naturellement.
De plus, les prix élevés et le manque de solutions de tri et de recyclage expliquent pourquoi les biomatériaux ont encore une présence limitée sur le marché aujourd’hui.
Des innovations prometteuses
Récemment, Lucy Hughes, une jeune étudiante britannique, a créé un bioplastique capable de se décomposer en six semaines. Ce matériau est plus résistant que les sacs plastiques traditionnels et peut être utilisé pour de nombreux emballages.
Les bioplastiques représentent une alternative intéressante et écologique au plastique traditionnel dans l’industrie du meuble et de la décoration.
Cependant, il est important d’être conscient des limites actuelles en termes de biodégradabilité, de compostabilité et de gestion des déchets afin de continuer à innover et améliorer les solutions existantes.
Innovons durablement, pour un avenir libéré du plastique traditionnel.